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Taux de crédit immobilier : quelles perspectives pour fin 2025 et début 2026 ?

  • Photo du rédacteur: Laurent Sabouret
    Laurent Sabouret
  • 14 oct.
  • 5 min de lecture

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Les taux de crédit immobilier, après une forte remontée entre 2022 et 2024, se stabilisent depuis plusieurs mois. Mais que peut-on attendre pour la fin de l’année 2025 et le début de 2026 ?Entre politique monétaire de la BCE, inflation, et stratégie des banques, les signaux sont contrastés. Voici une analyse complète et à jour pour comprendre les tendances à venir et leurs impacts sur le marché immobilier.



Situation actuelle des taux immobiliers à l’automne 2025


Des taux moyens autour de 3 % à 3,3 %

En octobre 2025, selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA, le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers s’établit à 3,08 %, contre près de 4 % fin 2023.La tendance est donc clairement à la stabilisation, voire à une légère détente selon les profils.

Les courtiers confirment ces chiffres :

  • 15 ans : entre 2,90 % et 3,10 %

  • 20 ans : autour de 3,20 %

  • 25 ans : environ 3,30 %

👉 Les meilleurs profils (fort apport, revenus stables, faible endettement) obtiennent encore des taux proches de 3 % sur 20 ans, tandis que les dossiers plus fragiles dépassent 3,5 %.


Une stabilisation fragile

Cette accalmie résulte :

  • de la pause monétaire de la BCE, qui a cessé de relever ses taux directeurs depuis le printemps ;

  • d’une désinflation progressive en zone euro (autour de 2,4 % à l’automne 2025) ;

  • et d’une baisse des marges bancaires pour relancer la production de crédits.

Mais la situation reste précaire : les marchés obligataires demeurent volatils, et le coût du refinancement des banques reste élevé.



Les facteurs qui influenceront les taux de crédit immobilier en 2026


La politique monétaire de la BCE

La Banque centrale européenne a commencé à assouplir légèrement sa politique monétaire après plusieurs hausses successives entre 2022 et 2024.En septembre 2025, son taux de refinancement est revenu à 2,25 %, après avoir culminé à 4 %.

➡️ Si l’inflation continue de se stabiliser, la BCE pourrait envisager une baisse supplémentaire début 2026, ce qui se traduirait par une détente des taux immobiliers.


Les taux obligataires à long terme

Les taux des OAT à 10 ans (obligations d’État françaises) tournent autour de 2,8 % à 3 % fin 2025.C’est un indicateur clé : lorsque ces taux montent, les crédits immobiliers suivent, car les banques se financent en partie sur ces marchés.

Un apaisement des tensions économiques ou géopolitiques pourrait donc soulager les taux longs et stabiliser le coût du crédit immobilier.


L’évolution de l’inflation

L’inflation reste la grande inconnue.

  • Si elle se maintient sous les 2,5 %, les taux immobiliers pourraient se stabiliser, voire reculer légèrement.

  • En revanche, une reprise de l’inflation énergétique ou des tensions sur les salaires ferait remonter les taux directeurs et les taux des crédits.


La stratégie des banques

Après deux années de ralentissement marqué du marché immobilier, les banques veulent relancer la production de crédits.Elles devraient donc assouplir les conditions d’octroi pour attirer à nouveau les emprunteurs solvables — notamment les primo-accédants.

La concurrence entre établissements pourrait limiter la hausse des taux, même si les coûts de refinancement restent importants.



Les scénarios possibles pour la fin 2025 et le début 2026


Scénario central (le plus probable) : stabilité autour de 3,2 % à 3,5 %

Si la situation économique reste globalement stable, les taux devraient osciller entre 3 % et 3,5 % selon la durée et le profil de l’emprunteur.Ce scénario, privilégié par la plupart des courtiers, correspond à un équilibre entre désinflation et prudence monétaire.

Durée du prêt

Fin 2025

Début 2026 (estimé)

15 ans

3,00 %

3,10 % à 3,30 %

20 ans

3,20 %

3,30 % à 3,50 %

25 ans

3,30 %

3,50 % à 3,70 %

Scénario haussier : retour vers 4 %

En cas de rebond de l’inflation ou de tensions géopolitiques (hausse du pétrole, dette publique accrue), les taux à long terme pourraient repartir à la hausse.👉 Cela pourrait pousser les taux immobiliers vers 3,8 % à 4 % début 2026.


Scénario optimiste : vers une détente sous les 3 %

Si la BCE engage des baisses de taux directeurs dès le printemps 2026, certaines banques pourraient repasser sous le seuil des 3 % sur 20 ans pour les meilleurs profils.Mais ce scénario suppose une inflation durablement maîtrisée, ce qui reste incertain.



Quelles conséquences pour les emprunteurs ?


Des conditions d’accès toujours exigeantes

Même si les taux se stabilisent, les banques exigent :

  • un apport personnel d’au moins 10 %,

  • un endettement inférieur à 35 %,

  • et des revenus stables.

L’objectif : éviter les défauts dans un contexte où le coût du crédit reste historiquement élevé.


Un marché immobilier qui pourrait redémarrer lentement

La stabilisation des taux crée un climat plus favorable à la reprise.Les acquéreurs reprennent confiance, et les vendeurs réajustent leurs prix après deux ans de baisse.

➡️ Si les taux restent proches de 3 % à 3,3 %, la demande pourrait repartir dès le printemps 2026, notamment dans les grandes villes où la correction des prix a déjà eu lieu.


Le retour du pouvoir de négociation

Avec des volumes de transactions encore faibles, les acheteurs conservent un levier de négociation important. Les taux ne devraient pas empêcher les bonnes affaires, surtout si le financement est bien préparé en amont.



Conseils pratiques pour emprunter dans un contexte incertain


  1. Faire une simulation de crédit dès maintenant pour bloquer un taux avant une éventuelle hausse.

  2. Comparer plusieurs banques et courtiers : les écarts peuvent atteindre 0,5 point !

  3. Optimiser son profil emprunteur : apport, épargne résiduelle, gestion des dettes.

  4. Surveiller les taux fixes et mixtes : certaines banques réintroduisent des offres hybrides intéressantes.

  5. Profiter des aides publiques : PTZ, éco-prêt à taux zéro, et dispositifs de rénovation énergétique.



Ce qu’il faudra surveiller en 2026


  • Les prochaines décisions de la BCE (probables baisses de taux entre mars et juin 2026).

  • L’évolution du marché obligataire européen (OAT et Bund à 10 ans).

  • Le niveau d’inflation en zone euro.

  • La reprise du marché immobilier français, encore à des volumes historiquement bas (autour de 850 000 ventes annuelles).




Conclusion : 2026, l’année de la stabilisation ?


La fin de 2025 marque une période charnière pour le crédit immobilier. Après deux années de turbulences, la tendance est à la stabilisation, voire à une légère détente des taux.Si la BCE confirme son orientation accommodante et que l’inflation reste maîtrisée, 2026 pourrait être l’année du redémarrage du marché immobilier.

Pour les emprunteurs, le mot d’ordre reste le même : anticiper, comparer, négocier.Et pour les professionnels, c’est le moment de reconnecter avec les acheteurs et d’adapter leur discours à un marché qui redevient plus dynamique.

 
 
 

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